Le casse tête du logement

Pour une fois qu’une loi est efficace, il serait fairplay de le mentionner. Dans le cas de la loi Pinel, même si le but est atteint, il est aussi nécessaire d’en noter les effets pervers.

Depuis le 1er Septembre 2014, la loi Pinel permet, dans les grandes lignes, aux particuliers de bénéficier de réduction d’impôts à la condition d’investir dans l’immobilier et de louer leur bien pendant 6 ans minimum.

Cette loi, était destinée à relancer la construction de logements neufs et à proposer plus de logements en location aux personnes aux revenus modestes.

Objectif grandement accompli, notamment à Toulouse à en croire un article qui observe des investissements en augmentation en Occitanie. Avec près de 27% des transactions identifiées comme étant des investissements locatifs en 2018, la région présente une augmentation de 5% oar rapport à 2010.

Le bilan est donc plutôt positif. Mais où en est-on du coté des locataires ?

Les conditions pour louer un bien en loi Pinel se base sur le revenu du foyer. Ceux-ci, selon leur situation, ne doivent pas dépasser un certain revenu fiscal de référence.

Il faut avouer que c’est en effet une bonne nouvelle pour les locataires qui ont de faibles revenus, mais qu’en est-il des autres, de ceux qui dépassent de quelques euros le plafond ? Il faut prendre en compte l’intégralité du paysage administratif du marché de la location.

Les propriétaires ou agences vous demandent, la plupart du temps, de justifier d’un revenu mensuel 3 fois supérieur au montant du loyer, ce qui réduit d’avantage les possibilités pour bénéficier de la location sous loi Pinel lorsqu’on gagne à peine plus que les plafonds.

Lorsque vous dépassez ces plafonds vous avez aussi de grandes chances de dépasser les plafonds également pour les APL et d’être également imposables.

Donc si vous êtes dans ce cas et que vous voulez louer un logement neuf, il vous faudra bien souvent passer par les agences et lacher des frais exhorbitants en plus de votre caution et de votre premier loyer.

Je passe sur les garanties toujours plus importantes qui sont en plus demandées aux locataires pour monter leurs dossiers, effet pervers des lois qui surprotègent ceux qui ne paient pas leurs loyer…

Tous ces facteurs rendent la location de plus en plus compliquée pour la classe moyenne, si il en existe encore une.

Alors même si les intentions de l’Etat sont louable, je pense que celui-ci devrait se pencher un peu plus sur les conséquences des mesures qu’il met en place.

A méditer donc.

J.DUPIN